Il y a trois ans, LeMonde.fr a utilisé, pour la première fois, un robot-rédacteur pour publier les résultats des élections. Si cela n’avait pas été dans la presse technologique, personne ne l’aurait même remarqué. La qualité était excellente, et l’œil humain ne pouvait pas percevoir la différence entre un texte automatique et un texte écrit par un journaliste.
Depuis près de dix ans, une partie des informations boursières de certains journaux américains et de nombreux sites Internet sont rédigées par des robots.
Cette tendance va s’intensifier dans les années à venir.
Pourquoi écrire avec un robot rédacteur ?
La consommation de contenu n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui. De plus en plus de personnes sont connectées à Internet et y passent encore plus de temps qu’auparavant. L’écriture s’est ouverte à tous et les centres d’intérêt s’élargissent. Il existe des milliers de sujets pour lesquels il est plus facile de lire un texte plutôt qu’un tableau de chiffres. Narrative Sciences est spécialisée dans la rédaction de rapports de conseil et la conversion de tableaux de bord au format texte. Ils ont confirmé leur position dominante sur le sujet du NLG (Natural Language Generation) avec une levée de fonds record de 40 millions de dollars.
Le contenu est roi
Enfin, l’avènement de la recherche vocale nécessitera un contenu plus structuré. En effet, même si une recherche vocale ne nécessite pas forcément un contenu différent, la réponse vocale, à travers les assistants vocaux (Amazon Echo, ou Google Home par exemple) fournira des réponses structurées. Une grande majorité sera entièrement rédigée par un robot avant d’être lue par un système de synthèse vocale.
Selon la BBC, d’ici 2020, 90 % du contenu des nouvelles actualités sera rédigé par des robots. Aux États-Unis, l’Associated Press produit déjà 10 000 rapports économiques et sportifs (baseball) par mois.
Du contenu marketing avant tout
Depuis trois ans, nous assistons à une augmentation du contenu marketing. Le storytelling et le marketing personnalisé font du marketing de contenu une priorité pour les décideurs.
Cependant, il est impossible pour les équipes marketing de produire du contenu pour chaque segment d’utilisateur, chaque emplacement et chaque parcours client.
La génération automatique de contenu est donc une solution massive qui complète l’écriture journalistique. Un robot n’est pas, en l’état, capable de raconter des histoires mais plutôt d’écrire du contenu structuré et factuel.
Alors, qu’est-ce que le robot écrit après tout ?
Examinons quelques exemples issus de différents secteurs d’activité pour mieux comprendre le potentiel d’un robot écrivain.
- Annonces immobilières: Les robots sont très utiles pour rédiger des contenus basés sur des données structurées. Le monde de l’immobilier en est un parfait exemple.
- Les marchés boursiers : Dans le cadre de la bourse, de nombreux sites américains rédigent des rapports automatiques basés sur les données du marché et les indicateurs typiques de l’analyse technique.
- Médias et célébrités : Dans le contexte médiatique, nous trouvons du contenu qui peut être généré sur la base d’une interprétation de la photo. Un autre exemple dans le monde du sport démontre la capacité de l’algorithme à relier les informations entre elles.
Un robot rédacteur est-il meilleur que l’humain ?
Actuellement ? Certainement pas. Le contenu généré est basé sur une faible intelligence artificielle. Cela signifie que les robots sont simplement capables de rédiger un texte cohérent, de qualité et complet. Cependant, il leur manque de nombreuses qualités que peuvent avoir les journalistes :
- Le sens de l’humour
- L’esprit critique
- L’analyse et le recoupement d’information
La conclusion est qu’il existe de nombreux cas où ces qualités ne sont pas nécessaires, laissant la place aux rédacteurs humains pour produire du contenu de qualité.
